Un des moments que je préfère pour trader sur les options, c’est la saison des earnings.
Qu’est-ce que les Earnings ?
Si l’on regarde la traduction du mot earnings dans un dictionnaire, on va trouver: gains, profits ou encore revenus. Mais dans le cas de la saison des earnings, il s’agit de la saison des annonces de résultats des sociétés cotées. Il s’agit pour ces sociétés d’annoncer et d’expliquer les résultats de leur dernier trimestre et sur une année glissante. Elles donnent des chiffres clés comme leur chiffre d’affaire, le résultat net, etc… Ainsi que tous les autres chiffres dont raffolent les analystes et experts comptables. 😉
Il y a 4 annonces par an puisque se sont des annonces trimestrielles. Les résultats sont donnés en dehors des horaires de cotation. Soit AMC (After Maket Close = Après la clôture des marchés) ou BMO (Before Market Opening = Avant l’ouverture des marchés).
Les décalages des cours de bourse peuvent de temps à autre être violents. Et parfois malgré de bons résultats, l’action peut quand même chuter ou inversement, malgré de mauvais résultats, l’action peut quand même monter. Pourquoi ? Et bien parce qu’en bourse c’est l’anticipation qui compte. Et une fois les bonnes ou mauvaises nouvelles passées, ce qui va avoir toutes son importance, c’est les anticipations des dirigeants de l’entreprise qui peuvent être meilleures ou moins bonnes que prévues.
Comment trader les Earnings ?
Alors si l’on pense que les résultats ou les anticipations vont être bons, on peut acheter l’action ou alors si l’on pense que les résultats ou les anticipations vont être mauvais, on peut vendre à découvert l’action. Mais un trader sur options, n’est pas un trader comme un autre. Il n’est pas obligé de choisir une direction (hausse ou baisse de l’action). Il peut aussi jouer une baisse de la volatilité implicite (VI).
En effet, la bourse a horreur de l’incertitude ! Et quoi de plus incertains pour une société que les résultats du dernier trimestre ainsi que les anticipations du prochain ? C’est pourquoi les quelques semaines qui précèdent cet événement, on voit la VI monter jusqu’à parfois atteindre un plus haut sur six ou douze mois.
La VI est la plupart du temps surévaluée, ce qui laisse au vendeur d’option un bon espoir de gains. En effet, il aura raison bien plus souvent qu’il n’aura tord. Le problème c’est que lorsque l’on met en place des stratégies de ventes d’options, le risque encouru est plus grand que le gain espéré. C’est pourquoi il faut savoir respecter un money management adéquat. Et éventuellement se protéger en achetant d’autres options car il peut arriver qu’un seul trade vienne faire perdre les gains d’une dizaine d’autres Mais pour cela il faut savoir maîtriser des stratégies sur options plus complexes que j’expliquerai lors de prochains articles…
Comment trouver les Earnings ?
Vous pouvez utiliser un site internet gratuit comme le scanner de Finviz. Une fois sur cette page, il vous suffit de cliquer sur le menu déroulant des Earnings Date et faire une sélection comme par exemple sur la photo ci-dessous (les 5 prochains jours avec classement de la plus grosse capitalisation à la plus petite).
Voici une vidéo où j’explique comment utiliser les options pour générer des profits pendant les earnings:
Bonjour Paul,
Oui vendre la vol juste avant les earnings est une bonne idée sur le papier. Mais comme vous l’avez dit, il faut prendre de lourdes précautions. La plus importante je dirais est de HEDGER ses short options. En effet, la vol implicite a beaucoup monté car il y a de l’incertitude, mais il y a incertitude car il y a une grosse probabilité de gros mouvement. La vol implicite ne monte pas pour rien !
Et qui dit proba de gros mouvement dit gros mouvement qui va forcément arriver sur une position ou une autre à un moment donné !
Donc : nécessité ABSOLUE de couvrir ses ventes d’options avec des achats d’options, en clair pas de short straddle ou short strangle mais uniquement des iron butterfly ou iron condor. Mais malgré tout, une fois de temps en temps le titre va tout de même décaler et on va se prendre la perte max (perte limitée mais importante quand même), ce qui va annuler le bénéfice de plusieurs autres positions gagnantes.
Il faudrait aussi évoquer la nécessité de delta hedger sur le titre mais bon c’est encore un second niveau de réflexion.
Si vous avez des astuces pour y arriver mieux que ça, je suis à l’écoute car personnellement j’ai abandonné les earnings 😉 Je gagnais plein de fois et malgré mes précautions, le rares fois où je perdais, ça annulait la totalité des multiples gains antérieurs …
Je suis toujours prêt à apprendre en tous cas.
Merci de parler des options 😉
Salut Seb,
Merci pour ton (on se tutoie) judicieux commentaire.
Tout dépend comment tu abordes les earnings:
– Investissement: Super moyen d’acheter ses actions à un meilleur prix ou d’augmenter son rendement.
– Spéculation: C’est plus difficile, surtout comme tu l’as dit avec des stratégies à risque non défini. On peut cependant se servir de la VI pour « prévoir » les actions qui risquent de moins bouger que prévu et donc mettre en place des stratégies basées sur la vente de VI (straddle, strangle, condor, butterfly…). Mais rien n’est garanti bien entendu.
Il m’est très difficile de tout expliquer ici car il y a beaucoup de feeling + expérience et se serait trop long pour une simple réponse. Disons que selon les actions et le mouvement anticipé par le marché, je peux être acheteur ou vendeur de VI ou alors directionnel (hausse ou baisse) sur l’action.
Bonjour Paul,
Aurais-tu une méthode pour comparer les spreads bid/ask entre les titres comme Nike ou Google etc ? ( sur le même call/ put le même écart type , échéance et temps avant earning ) .
Parfois j’ai l’impression que je paie trop chère le spread alors que la liquidité est là, dans un marché très calme.
Merci ! :))
Bonjour Nourdine,
Je viens de regarder NKE et GOOGL.
L’option de Strike ATM d’échéance 18 jours coûte $50 avec un écart entre bid et ask de $1 pour GOOGL, soit 2% du prix de l’option.
L’option de Strike ATM d’échéance 18 jours coûte $3 avec un écart entre bid et ask de $0,1 pour NKE, soit 3,33% du prix de l’option.
On peut donc dire que GOOGL était plus liquide que NKE au moment où j’ai regardé la chaîne d’options.